Comme je fréquente des forums et des canaux sur les médecines naturelles et sur le yoga, je lis de plus en plus de choses plus ou moins censées sur le Prana. Certains se disent même pranathérapeutes et partent dans des choses assez "exotiques". Voyons plus précisément de quoi il s'agit...
Le Prana soutient la globalité de notre système immunitaire, qui protège aussi bien notre corps que notre esprit. Le Prana n'est pas simplement l’air que l’on respire, même s’il est lié à celui-ci, mais c'est une énergie vitale plus profonde qui soutient toute notre existence. Le Prana forme le corps subtil, énergétique, ou pranique auquel appartiennent les chakras. C'est ce corps subtil qui donne vie au corps physique.
La régulation, le bon équilibre du Prana qui circule en nous, est la clé de notre santé, de notre bien-être et du développement de notre conscience. De nos jours, nous devrions pratiquer tous les jours des exercices de contrôle de la respiration (Pranayamas) afin d’améliorer la circulation du Prana au sein de notre organisme.
Il est donc très important pour notre bien-être physique, psychique, émotionnel, voire même spirituel, d'avoir un Prana équilibré. Le Prana qui circule en nous est divisé en courants dualistes d'attraction et de répulsion, tout comme notre mental, qui reflète l’état de notre Prana, est divisé en émotions et pensées concurrentes. Pour maintenir une bonne santé globale, nous devons donc équilibrer les cinq Vayus, les sous-doshas de Vata (Prana, Apana, Udana, Samana et Vyana), les flux de Prana ascendant et descendant, entrant et sortant, centripète et centrifuge. Tout cela commence simplement par équilibrer la respiration entre la narine droite et la narine gauche.
En gardant le flux de la respiration équilibré entre les narines droite et gauche, nous permettons à la fois de renforcer l'immunité à un niveau énergétique (le Prana circule tout autant à travers les nadis Ida et Pingala) et d’apaiser le mental. Pour ce faire, nous pouvons pratiquer Nadi Shodhana, un exercice de respiration où l’on alterne la respiration par les narines droite et gauche. Il est conseillé de faire cet exercice tous les jours, matin et soir, et à chaque fois que l’on en ressent le besoin (baisse d’énergie ou de concentration, émotions difficilement gérées). L'équilibre pranique conduit à la stabilité de l'esprit.
Une respiration calme, lente, profonde et équilibrée apporte harmonie et cohérence à tous les plans de notre être.
Notre Prana est notre force vitale, constituée de notre volonté, de notre motivation et de notre aspiration profonde (notre Dharma). L’équilibre pranique passe donc par une hygiène de vie sattvique globale, telle qu’énoncée selon les principes du Yoga et de l'Ayurvéda. Pour y parvenir, nous devons éviter toute stimulation sensorielle excessive qui épuise facilement notre Prana, notre conscience et notre système immunitaire. Au contraire, nos sens devraient être utilisés de manière contemplative. Issues du yoga, la pratique de Pratyahara (le retrait des sens) et plus encore celle de Dharana (la concentration) nous aident dans ce but. Selon le yoga, nous pouvons rééquilibrer le mental en focalisant notre regard sur le troisième œil tout en recentrant notre Prana au niveau du nombril.
Les maladies infectieuses, à commencer par le rhume et la grippe, débuteraient par une mauvaise circulation du Prana à la surface du corps. C'est ce que nous entendons, et expérimentons parfois, par l'expression « attraper froid ». Le froid restreint le flux de Prana. Ce flux restreint désagrégerait la circulation pranique, comme si elle était coupée en morceaux, et permettrait aux énergies négatives et aux agents pathogènes d'entrer dans le corps et dans l'esprit.
Il n’y a pas que le froid qui peut pénétrer notre organisme lorsque la circulation pranique est perturbée, mais aussi d'autres facteurs environnementaux comme la chaleur excessive, l'humidité, le vent ou tout type d'air pollué et toxique. Cela a également pour effet d’affaiblir le feu digestif (Jathargni), qui est protégé par notre circulation pranique de ces mêmes facteurs externes et pathogènes. De plus, ces mêmes facteurs externes et pathogènes peuvent perturber notre équilibre physiologique et psychologique.
La pratique des exercices de contrôle de la respiration renforce notre circulation pranique périphérique. Tant que ce flux pranique est stable et fort, aucun agent pathogène extérieur ne peut entrer dans l’organisme. Cependant, cette circulation pranique périphérique dépend également d’un autre flux pranique fort et équilibré : celui qui circule à travers la colonne vertébrale et qui le soutient de l'intérieur. En d'autres termes, le flux pranique périphérique est soutenu par un flux pranique central et vertical qui monte du 1er chakra (Muladhara) au 7ème chakra (Sahasrara). S'il y a des blocages ou si la circulation du Prana est entravée le long de la colonne vertébrale, cela peut affaiblir la circulation pranique périphérique. D’autre part, si nous ne cherchons à pas à élever notre conscience, alors le flux de Prana descendant et qui sort de l’organisme (Apana Vayu) a tendance à être trop fort par rapport à celui qui monte et permet l’expression de notre moi profond (Udana Vayu). Cela provoque alors une certaine disharmonie qui peut engendrer des maladies physiologiques et psychologiques.
Il existe de nombreuses techniques pour travailler sur le Prana, mais la respiration alternée est la plus simple pour équilibrer notre énergie vitale. Cependant, celle-ci doit toujours être réalisée en conscience. Une autre méthode simple consiste à permettre à notre respiration de s'approfondir naturellement en se répétant dans sa tête le bija mantra « SO » lors de l'inspiration et le bija mantra « HAM » lors de l'expiration. Pour en savoir plus sur le rôle du Prana et sur les pratiques de Pranayamas, je vous conseille 2 ouvrages de référence : « Yoga & Ayurvéda », du Dr.David Frawley aux Editions Turiya et « Prana et Pranayama », de Swami Niranjanananda Saraswati aux Editions Satyanandashram.
L'Ayurvéda étudie le rôle et les fonctions du Prana principalement par rapport au dosha Vata. Les cinq types de Prana étant également les sous-doshas de Vata. Il est important de savoir que c’est l’excès de Vata et d’Apana Vayu, et la déficience de Prana Vayu qui sont les principaux facteurs à l'origine de la plupart des maladies.
En équilibrant notre Prana, nous renforçons notre système immunitaire, en accord la force de guérison inhérente à la nature. Cet équilibrage est donc facilité non seulement par les pratiques de Pranayama mais aussi en cultivant notre connexion à la nature.
Pour en savoir plus sur le Prana et comment en prendre soin de façon ayurvédique : "Cours de Praticien en Ayurvéda : Module Avancé", de Stéphane Le Colas Pour en savoir plus sur les chakras : « Les Chakras : Ce qu’Ils Sont Vraiment », de Stéphane Le Colas
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